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Le FRIGO
du 7 au 11 octobre et du 21 au 25 octobre 08

LE FRIGO



Didier Carette et Régis Goudot rencontreront le public à l'issue du spectacle,
jeudi 23 octobre.

de Copi
Mise en scène Didier Carette

 
20:00
m7 | m8 | j9 | m21 | m22 | j23
 
21:00
v10 | s11 | v24 | s25
Copi et Arias, exilés de Buenos Aires à Paris dans les années soixante, ont partagé la vache enragée, le théâtre et l’amitié au sein du Groupe TSE. Nous leur rendons hommage durant cette saison, mais le premier n’est plus là. Dessinateur, écrivain, metteur en scène, comédien, bourré de sarcasme et d’esprit, Copi cumulait les talents. Copi, le surnom qu’il s’était donné, signifie « poulet » en argentin ; c’est aussi le volatile absurde et insolent qui dialogua avec sa « Femme assise » durant dix ans, faisant rire et grincer les lecteurs du Nouvel Observateur.

Le Frigo est un jeu de travestissements, une démultiplication de miroirs, un tourbillon. L., mannequin qui n’a décidément plus « l’âge de présenter des modes de plage » s’est retranché-e quelque part ; devenu-e écrivain, elle (ou il) rédige ses mémoires. Oui : elle ou il, car ici plus rien n’existe de ce qui est définitivement acquis : ni le sexe, ni l’espèce humaine ou animale, ni même l’objet. Le voilà justement l’objet incongru, l’électroménager qui vient d’être livré et planté là au milieu du salon. Une chose anonyme, qui sème la panique comme les lettres du même nom. Dès lors, comme dans les situations de crise, toute la ménagerie est convoquée : le chauffeur, la concierge, la mère excentrique alcoolique et ruinée, le détective, l’éditeur cupide et cynique, la doctoresse Freud qui consulte à domicile, Médoro, le vieux chien, compagnon fidèle de son exil doré, sans oublier un amour de rat blessé planqué derrière le frigo. Mais il est vrai que Copi a souvent ramassé des rats dans le caniveau… Il aime cet asocial, ce solitaire, ce réputé cruel qui vend chèrement sa peau. C’est son animal fétiche à lui, sa « bête de scène »…

Copi écrivait des solos pour virtuoses de la transformation. Alors tout le monde débarque mais L. reste seul-e sur scène. Régis Goudot – la face obscure et ambiguë de « Rimbaud l’Enragé » – devra donc affronter cette cataracte de personnages, cet embouteillage de solitudes. Toute la
vie de L. est déballée, en pièces détachées sur le plateau. Par les costumes – car les costumes valent autant que le texte disait Copi – ou simplement par l’humeur qui fait monter le ton, il faudra jongler avec cette foule imaginaire, assumer ce dédoublement d’identités à perdre la raison. En veillant à ne pas ouvrir la porte du frigo, car le vent glacé peut finir par tout emporter…


Pour exorciser la mort, Copi ne reculait devant rien, il l’abordait de face : remise en question de l’identité jusqu’à l’os, cruauté et crudité des rapports déclinés sur le fil tranchant du grotesque, du sarcasme, du pathétique. Sans eau sucrée pour faire passer la pilule. Il racontait dans des éclats de rire sardoniques les blessures du temps. Le Frigo fut écrit en 1983, l’année où furent diagnostiqués les premiers cas de sida en France ; la création eut lieu à Paris en octobre de la même année, jouée par l’auteur. Ce fut sa dernière apparition sur scène, comme un dernier clin d’oeil à la mort.


Le Frigo de Copi. Mise en scène Didier Carette. Avec Régis Goudot. Décors Catherine Blanc, Jean Castellat. Lumières Alain Le Nouëne. Son Richard Granet. Costumes Brigitte Tribouilloy. Le Groupe Ex-abrupto est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Midi-Pyrénées, le Conseil Régional Midi-Pyrénées, le Conseil Général de la Haute-Garonne, la Ville de Toulouse.
 
 
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